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Sevrage
Comment aider une mère qui souhaite arrêter l'allaitement?
Ecouter avec respect et bienveillance la mère qui exposera les motifs qui l'ont amenée à penser au sevrage*.
S'assurer que sa demande corresponde à un souhait réel et personnel de sevrage.
S'assurer qu'il ne s'agit pas :
D'une mère qui rencontre des difficultés d'allaitement (crevasses, mauvaise prise de poids, fatigue …) et qui, n'ayant trouvé aucune personne compétente pour résoudre ses difficultés, se résigne à sevrer,
D'une mère qui doit reprendre le travail et qui n'a pas été informée sur la possibilité de continuer à allaiter tout en travaillant, et qui ne dispose pas de conseils pratiques pour le faire, si elle adhère à ce projet,
D'une mère, chez qui un médicament « incompatible » avec l'allaitement a été prescrit. Le prescripteur s'est-il demandé si ce médicament était vraiment indispensable, vraiment incompatible avec l'allaitement ? A-t-il consulté une des nombreuses sources d'informations disponibles : internet (lecrat.org), centres de pharmacovigilance, ouvrages spécialisés ?
D'une mère qui doit être hospitalisée et éventuellement opérée,
D'un refus brutal du sein par l'enfant. Les causes de ce refus doivent être élucidées (grève de tétée, réflexe d'éjection trop fort …) ; il n'indique pas habituellement que l'enfant est prêt à être sevré.
Après cet échange, si le projet de sevrage est réellement celui de la mère, plusieurs types de sevrages peuvent être proposés:
Le sevrage naturel par accord mutuel : l'allaitement se poursuit tant que la mère et l'enfant sont d'accord ; si on lui laisse le choix, l'enfant choisira, le plus souvent de téter longtemps (1 à 2 ans ou plus) mais s'arrêtera spontanément en diminuant très progressivement le nombre de tétées. C'est le mode de sevrage optimal pour la mère et l'enfant.
Le sevrage programmé à l'initiative de la mère : il doit être le plus progressif possible en remplaçant une tétée tous les 2 à 3 jours par un biberon de préparation pour nourrisson ;
dans le cas d'un jeune nourrisson, si le biberon n'est pas immédiatement accepté, mieux vaut conseiller de donner, transitoirement, le lait autrement qu'au biberon (verre, pipette, lait épaissi donné à la cuillère, etc..), afin d'éviter tout forcing potentiellement délétère pour le comportement alimentaire ultérieur (risque de refus alimentaire pouvant aller jusqu'à l'anorexie),
si l'enfant est déjà « un peu grand », le passage par le biberon n'est pas obligatoire, parfois même conflictuel… L'enfant pourra s'alimenter autrement (lait au verre, à la cuillère sous forme de bouillies, etc…). On peut aussi proposer des produits laitiers ou autres aliments (voir diversification)
Le sevrage brutal imposé par l'état de santé de la mère (médicaments contre-indiqués) ou de l'enfant : exceptionnel. Le lait devra être exprimé, soit au tire-lait, soit manuellement en réduisant progressivement le nombre quotidien d'extractions (voir Difficultés, Conduites à tenir). Ce type de sevrage comporte des risques d'engorgement, de mastite, d'abcès et est difficile à vivre psychologiquement. Il nécessite donc un soutien actif. Le paracétamol et l'ibuprofène, les massages doux peuvent aider.
*Sevrage = arrêt complet de l'allaitement. L'OMS et l'UNICEF recommandent d'allaiter exclusivement 6 mois puis d'assurer l'apport d'aliments de complément sûrs et adaptés avec poursuite de l'allaitement jusqu'à l'âge de 2 ans ou au-delà.